La Réforme des Institutions et de la vie publique
C’est un sujet capital et un point important de désaccord avec le Président de la République.
Lors du débat télévisé d’entre-deux tours, Nicolas Sarkozy, notre Président, a affirmé que les français n’étaient pas préoccupés par un éventuel changement dans nos institutions. Je pense le contraire : la forte participation lors des élections présidentielles montre combien les Français espèrent un changement.
Que dire d’une république où 50% des votants du 1er tour de la présidentielle n’ont pas de représentant à l’Assemblée Nationale ? Que dire d’une démocratie où 75 % des élus siégeant à l’Assemblée Nationale sont issus de la fonction publique ?
Certes, parmi les absents on peut citer le cas des femmes (seulement 13% à l'Assemblée!), mais que dire de l’absence de pans entiers de notre société tel celui des PME : combien d’élus sont salariés ou gérants d’une Petite ou Moyenne Entreprise ?
On peut penser que cela n’est pas grave, mais il faut rappeler que les PME représentent 97% des entreprises et 50% des emplois. Comment voulez vous que le législateur comprenne les problèmes que ces structures rencontrent ?
Et même sans citer de catégorie professionnelle, penchons-nous sur la représentation purement politique. Nombre de partis n’ont pas d’élu dans ce système ultra-majoritaire qui protège les deux grands partis, ce qui est profondément injuste. Cela explique alors l’impression d'éloignement des français à l'égard de leurs élus et le sentiment que leur préocupations ne sont pas relayées au Parlement.
Avec François Bayrou, nous proposons que pour l’élection à l’Assemblée Nationale, une dose importante de proportionnelle soit intégrée. On peut imaginer un modèle proche du modèle allemand, 50% des députés issus de circonscriptions, 50% élus sur des listes nationales. Il faut en finir avec ce mode de scrutin uninominal à deux tours par circonscriptions , pour faire respirer la France!
Toujours au sujet de la réforme de la vie républicaine, nous pouvons revenir sur ce délicat sujet qu’est le cumul des mandats. Est-il possible et raisonnable d’exercer concomitamment un travail de député, de conseiller régional ou général, de maire et de président de communauté de communes?
Celui qui parvient à réaliser cela avec 24 heures dans une journée comme tout un chacun, est soit un surhomme, soit il y a quelqu'un d'autre qui, dans les différents échelons, effectue le travail pour lui.
Il serait dans ce cas préférable et plus juste de laisser le poste à celui qui accomplit réellement les tâches. En supprimant le cumul, la démocratie et l’intérêt des français pour la vie publique seraient de facto décuplés puisqu’il faudrait quatre élus là où un seul est officiellement présent ce jour.
Nous proposons que les députés n’aient pas d’autre mandat. Laissons au sénateur le soin de garder un mandat national avec un mandat local non éxécutif.
Par ailleurs nous aspirons à une Assemblée composée de députés qui travaillent. On ne le dit jamais mais il faut rappeler que tous les votes se font par 1 ou 2 % de la représentation nationale!
Nous proposons, et ce comme cela se pratique au niveau européen, que l’absence d’un représentant le prive non seulement de vote mais aussi de rémunération.
En ce qui concerne la décentralisation : nous devons de toute urgence simplifier le labyrinthe des collectivités territoriales pour rendre l'action publique locale plus efficace .
Les citoyens se perdent dans le maquis de l’actuelle décentralisation. Aucun n’est capable d’identifier ses élus et leurs vraies responsabilités. Il faut d'abord clarifier les compétences de chacune des collectivités et ensuite procéder à la fusion des conseils généraux et régionaux, puisque tout doit se jouer au niveau régional, c'est ainsi que fonctionnent la plupart de nos voisins européens.
Puis, il faudra sans doute appronfondir encore la décentralisation pour rapprocher toujours plus le processus de décision des citoyens. La centralisation rend l’Etat sourd, aveugle, et impuissant.
La commune par exemple doit avoir la plénitude des pouvoirs de proximité, y compris une autorité élargie en matière de sécurité. Je suis un défenseur de nos 36000 communes. Je suis convaincu que les maires sont en première ligne dans le combat contre la décomposition de la société française.